Entre écologie, bio, et haute technologie : la « nouvelle modernité » des années 2000-2020
L’éveil environnemental : un enjeu crucial
Face à la montée des enjeux écologiques, de nombreux domaines engagent une mutation profonde de leurs pratiques vers le « mieux produire ». La Bourgogne, qui compte plus de 29 000 hectares de vignes (source : BIVB), voit s’accélérer la conversion à l’agriculture biologique et biodynamique (Domaine Leflaive à Puligny, Domaine Trapet à Gevrey-Chambertin).
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Certification biologique : En 2021, 26% du vignoble bourguignon était conduit en bio ou en conversion, contre moins de 3% en 2000 (BIVB).
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Biodynamie : Une quarantaine de domaines, dont plusieurs de renom, sont en biodynamie certifiée (Demeter, Biodyvin). Cette approche proscrit tout produit chimique, recourt à des préparations végétales, et intègre le rythme des astres.
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Viticulture de précision : Techniques d’imagerie satellitaire et drones permettent aujourd’hui de cartographier le stress hydrique ou azoté, de cibler les traitements et de réduire l’empreinte environnementale.
Certains domaines, comme le Domaine Faiveley ou le Domaine Arlaud, investissent dans la pulvérisation confinée, réduisant de 30 à 50% les volumes de produits utilisés (Vitisphère).
Travailler la vigne autrement, sans jamais renier l’esprit du lieu
La Bourgogne, plus que nulle part ailleurs, s’arc-boute sur le respect du terroir. Moderniser, ici, ne veut pas dire uniformiser. Les vignerons réintroduisent le cheval de trait pour l’entretien des rangs les plus précieux (Romanée-Conti, Clos de Tart) ; d’autres explorent des cépages résistants comme le Pinot Beurrot ou cherchent à mieux anticiper le changement climatique par la gestion de la surface foliaire, la densité de plantation ou l’exposition des sols.
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La densité de plantation : Traditionnellement, une très forte densité de vignes (jusqu’à 10 000 pieds/ha) – dictée par la réglementation AOC – garantit une concurrence entre pieds, synonyme de qualité. Les essais modernes visent à trouver le juste équilibre entre concentration et résilience.
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Gestion de la canopée : Face à l’augmentation des températures (sur les trente dernières années, le climat bourguignon s’est réchauffé de 1,5°C, source Météo France), l’exposition des grappes et le maintien de l’acidité sont au cœur des préoccupations.